Lorsque l'internaute de base entreprend sur le NET une démarche de communication (présentation personnelle, étalage de ses états d'âmes, journal improvisé), que ce soit à travers l'écrit ou l'image, spontanément, systématiquement il le fait sur le mode humoristique. Avec plus ou moins de réussite. Tout le monde veut faire rire. Très peu y parviennent. Souvent le résultat est médiocre, voire franchement navrant.
Tous ces apprentis-clowns cybernétiques se croient irrésistibles. Certains parodient sans aucun talent des chanteurs à la mode, d'autres s'agitent ainsi que des guignols insipides, de plus hardis bavent même comme des chameaux...
Tout ça pour quoi ? Pour quel résultat ? Ces pitoyables tentatives de se rehausser, de se faire aimer, applaudir à travers la dérision, la légèreté, la provocation n'atteignent pas le premier échelon de l'humour digne de ce nom, celui qui touche l'honnête homme, le bel esprit. Pataugeant lamentablement dans leur mélasse de nullités humoristiques, incapables de prendre la moindre distance sur leurs affligeantes pitreries, ces internautes si pressés de ne pas se prendre au sérieux, si prompts à vouloir se rendre légers, spirituels, aimables, ratent totalement leur cible.
Et se montrent consternants.
L'exercice humoristique est si difficile, si périlleux pour le cyber-quidam que le mieux serait qu'il ait la force, l'intelligence de ne pas succomber à l'appel traître de l'Araignée. Si la Toile mondiale est dense, facile d'accès et très flatteuse, elle n'en demeure pas moins un espace d'expression sans filet pour les naïfs qui ratent leur numéro.
Son aspect inoffensif est illusoire : la renommée d'un anonyme peut voler en éclats sur une seule prestation. Le ridicule est une arme d'autodestruction insoupçonnable.
Ce n'est pas parce que l'outil informatique avec ses merveilleuses possibilités est à la portée de tous, que tous ont nécessairement des choses à dire, à montrer au reste du monde. Pour leur propre bien, le retrait de la scène informatique planétaire des postulants à "l'humour dupontesque" serait préférable à leurs gesticulations désespérées pour se faire une place au soleil décidément bien pâle de la gloire cybernétique.
dimanche 20 mai 2007
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