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dimanche 20 mai 2007

687 - La perversité de certains anti-pédophiles

Un anti-pédophile sur un forum déclarait un jour : "Si je rencontre un pédophile t'en fais pas il passera un sale moment !". Je vous livre la réponse circonstanciée que je lui fis :

Vous dites cela parce que vous n'en êtes pas un et que ça vous donne une certaine honorabilité de vous poser en anti-pédophile de base ? Ça vous rassure de n'en être pas ? Ça vous donne bonne conscience de jouer au justicier face aux pédophiles ?

Ça vous permet de vous dire à vous-même et de montrer aux autres : "Vous voyez, moi je n'en suis pas !"... Noble réaction ! Vous me faites songer à ces honnêtes gens qui crient "A MORT" quand on mène l'assassin à l'échafaud.

Vous prenez même les devants, en jugeant qu'un pédophile devrait "passer un sale moment" s'il vous rencontrait... Sans que celui-ci ne vous demande rien. Juste par le caprice de votre décision, en vertu de ce droit auto-proclamé, auto-octroyé, parfaitement arbitraire, que vous dicte votre bonne conscience... Bonne conscience tellement empressée de redresser les torts des autres, et particulièrement en ce qui concerne les pédophiles... Vous courez, volez vers les pédophiles avec votre glaive justicier.

A quand les ratonnades anti-pédophiles ?

Jugement des bonnes consciences qui ont l'impression de se blanchir en noircissant l'autre (à bon compte, la loi étant pour eux).

L'autre c'est-à-dire le sale, le méchant, le mauvais, le pas beau, le bête, le pas pareil, bref celui qui n'est pas soi, qui en aucun cas ne saurait être soi !


Justice des injustes qui s'ignorent...

J'ai toujours été perplexe face à la propension des braves, honnêtes, bonnes gens à condamner en choeur ce et ceux qu'on leur désigne officiellement comme "l'ennemi à abattre"... Brave gens si prompts à réagir (et avec une telle vigueur, avec quelle virulence !) devant le chiffon rouge que leur tendent les médias !

Du jour au lendemain les masses placides peuvent s'enflammer, se passionner pour des parties de cirque sociales initiées, engagées par les médias. Juste pour un article paru dans le journal, un reportage diffusé sur TF1 mettant le feu à la poudre populacière... L'arène de la sottise de temps à autre se peuple de bovins enragés, assoiffés du sang du pédophile, de repentir de bandits, bref assoiffés de vengeance envers les méchants, qu'ils ne sont pas, eux au moins...

La pédophilie est la meilleure excuse de ces enragés : enfin un bon sujet pour se défouler sans crainte d'être jugé, traité de barbare, de salaud, enfin on va pouvoir "casser du méchant", se défouler de notre trop plein d'agressivité avec l'assentiment des médias, des voisins, et même du pape !

Les jeux du cirques rêvés en somme.

Le pédophile a un énorme avantage : il permet à l'honnête citoyen de se dédouaner de ses mauvais penchants. Avec un pédophile, le brave payeur d'impôts peut déverser ses excréments sur son prochain. Personne ne le lui reprochera. Alors profitons-en, se dit-il en lui-même !

Bien entendu, tout cela est inconscient chez la roture. La gent hurleuse et anti-pédophile croit sincèrement à la pureté de son ire.

Entendons-nous : mon propos n'est nullement de défendre les pédophiles, simplement de souligner la sinistre, hideuse réalité qui se cache sous cette haine anti-pédophile aux apparences si respectables qu'arborent fièrement les braves citoyens, tellement écoeurés par les agissement des pédophiles qu'ils n'hésitent pas à afficher leur vrai visage de justiciers sadiques, pervers, injustes, voire parfois franchement hypocrites...

Cette fureur avec laquelle les anti-pédophiles, enragés, violents (et fiers de l'être) se ruent sur leurs ennemis légalement déclarés me semble trop suspecte.

Je prétends que le pédophile est le révélateur des noirceurs des braves citoyens.

Cela n'a rien à voir avec le problème de la pédophilie en lui-même. Je ne prends aucunement la défense des pédophiles je le répète, je me permets seulement de mettre le doigt sur la réalité cachée des choses, celle que les médias n'auront jamais le courage ou simplement l'idée d'aborder, ne serait-ce que par respect, décence (encore une bonne excuse pour ne pas déplaire au lectorat ?) vis-à-vis des victimes de pédophiles.

Mais ni le respect des victimes ni la décence n'autorisent à censurer la vérité, encore moins la vérité cachée. Dans le domaine si trouble des méandres et contradictions de l'âme humaine, j'estime que nous devrions être encore plus exigeants, faire preuve d'encore plus de prudence, de clairvoyance. C'est précisément ce qui est hypocritement caché, inconsciemment mis sous chape de plomb au fond des êtres prétendus honnêtes qu'il faut révéler, exposer au grand jour, dénoncer. Et non pas stérilement accuser ce qui est tellement évident : la pédophilie.

Trop facile de dénoncer ces évidences... Cela est à la portée du premier veau venu. Si je n'ai jamais dénoncé ouvertement et avec des grands mots les pédophiles dans mes textes, c'est tout simplement parce que la chose me semble aller tellement de soi qu'aborder le sujet serait parfaitement déplacé, inutile, stérile. Il n'y que les "journaleux" à la solde de la sensibilité populaire pour défoncer ce genre de porte ouverte.

La pédophilie devrait être le problème de la Justice et non pas des justiciers du dimanche qui se permettent d'adopter des attitudes scandalisées qui leur procurent le clinquant sentiment d'être meilleurs, plus respectables, bref qui les dédouanent de leurs petits vices et autres misères, tares et travers. Ils se sentent tellement plus beaux, plus grands, plus blancs, plus dignes face à un pédophile !

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